PARIS : Fluidifier les parcours de soins non programmés relevant de la psychiatrie
La crise que vivent actuellement les services d’urgence n’est que la partie émergée d’une crise structurelle plus profonde qui touche l’ensemble de la réponse aux besoins de soins urgents et de soins non programmés et plus largement l’ensemble de notre système de santé.
Acutisée par des pénuries de personnels médicaux et non médicaux au sein de l’hôpital, conséquence indirecte de la pandémie de Covid-19, cette crise atteint des proportions qui peuvent mettre en danger dès cet été la permanence et la continuité des soins. D’autant qu’au-delà des difficultés mentionnées et des risques habituels liés à la période estivale, on assiste à la reprise des contaminations par le coronavirus. Dans ce contexte, la Ministre de la Santé et de la Prévention a chargé le Docteur François Braun, Président de SAMU-Urgences de France, d’une mission « flash » destinée à affiner le diagnostic des difficultés, proposer des solutions rapides permettant d’améliorer la situation pendant l’été, et enfin tracer des pistes pour les réformes à conduire dans les mois qui viennent (lettre de mission en annexe).
Pour cette mission, le Docteur François Braun s’est entouré du Professeur Karim Tazarourte, urgentiste, Président de la Société Française de Médecine d’Urgence, du Docteur Antoine Leveneur, médecin généraliste, Président de la CN-URPS, du Docteur Delphine Tortiget, médecin généraliste et de Thomas Deroche, Directeur général de l’ARS Normandie. En plus des nombreux entretiens et contributions de professionnels de santé mais également d’élus, l’équipe a effectué des déplacements dans des territoires touchés par les difficultés et ayant mis en place des solutions novatrices. De tous ces échanges, il ressort qu’une mobilisation nouvelle est née des difficultés traversées, au-delà des clivages habituels.
Libéraux et hospitaliers sont attelés, ensemble et avec le soutien bienveillant des collectivités et des patients, à surmonter ces difficultés inédites. Ils attendent que leur démarche soit portée, reconnue et amplifiée par la puissance publique. Après une analyse de la situation basée sur les remontées des professionnels et les constats de l’assurance maladie et du ministère, et un bilan d’étape de l’application sur le terrain des mesures du pacte de refondation des urgences (2019), la mission propose 41 recommandations pour l’été qui ont vocation à s’appliquer à l’ensemble des professionnels de santé ainsi qu’aux établissements publics et privés, et présente ses éléments de réflexion sur la teneur des discussions à entamer dans le cadre de la concertation des parties prenantes de la santé.
Recommandation n°31 : Fluidifier les parcours de soins non programmés relevant de la psychiatrie en incitant à l’organisation de lieux d’accueil non programmés intersectoriels à disposition du SAMU et des urgences
La psychiatrie connaît des difficultés majeures de continuité médicale et paramédicale, qui affecte la bonne exécution des parcours de soins. Au sein de la psychiatrie, la pédopsychiatrie est particulièrement impactée. Si l’organisation en secteurs est sur le principe un gage d’égalité d’accès des citoyens aux soins de psychiatrie, cette modalité ne doit pas être une contrainte pour organiser des réponses intersectorielles bien identifiées pour des consultations non programmées de psychiatrie en aval des structures d’urgence, que ce soit en CMP référent ou dans des centres d’accueil et de crise dédiés. A partir des forces en présence (IDE, IPA, psychiatres, téléconsultation…), et si besoin par des renforts de moyens, il convient de rendre prioritaires et de soutenir ces initiatives.
Objectif : Fluidifier les parcours de soins en psychiatrie en insitant les établissements spécialisés en psychiatrie à organiser en intersectoriel des dispositifs unifiés d’accueil des patients relevant de soins non programmés.