PARIS : D. Thompson sur la suite de Rabbi Jacob : « Rabbi Jacqueline, j’espère qu’on finira par y arriver »
Danièle Thompson a accordé un entretien exclusif à Valérie Abécassis pour le magazine Culture sur i24NEWS, la chaîne d’information internationale du groupe Altice.
L’occasion pour la scénariste et réalisatrice de revenir sur ses succès au cinéma ainsi que sur ses futurs projets professionnels, de se confier sur son enfance et sur son père, le réalisateur Gérard Oury.
Alors que vient tout juste de s’achever le tournage de sa série pour France 2, dédiée à Brigitte Bardot, Danièle Thompson explique la raison qui l’a poussée à se focaliser sur les années 1950 : « C’est l’histoire incroyable de ce mélange entre deux époques, qui est une époque assez austère. On est dans la période d’après-guerre, dans les années 50. C’est très intéressant par rapport à tout ce qui se passe à l’époque autour de la sensualité, de la sexualité, de la liberté des femmes, quelque chose de nouveau est né avec cette jeune fille ».
Danièle Thompson se confie également sur son père Gérard Oury qui a pris la décision en 1942 de ne pas la reconnaître à la naissance pour lui éviter le statut imposé aux Juifs : « J’avais deux grands-parents juifs et selon les terribles lois de l’époque j’étais en danger si jamais il y avait une arrestation. Mes parents se sont installés en zone-libre où je suis née, à Monaco et ont réussi quand j’avais quelques mois à se réfugier en Suisse, où ils ont trouvé du travail. En Suisse, il fallait avoir soit de l’argent soit du travail, sinon ce n’était pas facile de s’y installer, pendant la guerre, quand on voulait échapper aux nazis ».
Elle ajoute : « C’étaient des très jeunes gens qui ont eu cette incroyable chance d’échapper à l’horreur mais qui ont vécu de grosses difficultés pour y échapper. Donc, grâce à ça, je suis là ».
Concernant la « résilience » présente dans les films de son père : « Il y a dans les films de mon père beaucoup de choses très personnelles que les gens ne connaissaient pas. Il y a ce fond de ces années de guerre qui a énormément marqué mon père, mais aussi le retour après la guerre, qui a été très compliqué ».
Danièle Thompson, co-scénariste des Aventures de Rabbi Jacob, revient sur la sortie du film en 1973 : « À l’époque mais comme aujourd’hui d’ailleurs, c’est un sujet incroyablement risqué, hors de ce qui n’avait jamais été fait dans une comédie en France. Alain Poiret a été ahuri quand mon père lui a parlé de cette idée de faire un film sur cette communauté et de demander à Louis de Funès de jouer un faux rabbin ».
Danièle Thompson conclut l’entretien en évoquant la possibilité d’une version féminine de Rabbi Jacob avec Rabbi Jacqueline : « On essaie. Rabbi Jacqueline est un titre très drôle que mon ami dessinateur Jul a trouvé. J’espère de tout mon cœur qu’on finira par y arriver, mais tant qu’on n’a pas un scénario où on se dit « on l’a », la grande erreur est de tourner le film quand même et là il ne faut pas faire ça. Quand on sera très content on finira par le faire ».