PARIS : Véhicules carrossés, hausses tarifaires durables en perspective
Les difficultés d’approvisionnement sont au cœur des enjeux pour les carrossiers constructeurs en 2021 et le seront également en 2022, avec une visibilité qui est, à ce stade, particulièrement faible.
Les premiers signes de cette problématique se sont manifestés dès le démarrage de l’exercice 2021, avec un double effet : d’une part une hausse vertigineuse des cours des matières premières, d’autre part une difficulté à trouver les matières premières elles-mêmes auprès des fournisseurs. Or la carrosserie construction est par nature une industrie qui requiert une multitude de matières premières à des niveaux très divers de transformation : acier, aluminium, matériaux composites, bois, cuivre sont ainsi nécessaires à la création ou à la transformation des véhicules. La FFC CONSTRUCTEURS a d’ailleurs mis en place pour ses adhérents un suivi mensuel des indices pour les matières premières essentielles du secteur.
Las, c’est sans doute l’élément le plus au cœur de l’activité qui a été touché par la pénurie de semi-conducteurs, en l’occurrence les châssis de base, indispensables au carrossage. Il est utile de rappeler à quel point les composants électroniques sont aujourd’hui un élément indissociable de la construction automobile – qui, pour autant, est un acteur somme toute marginal pour les fabricants de micro-processeurs, pour qui le secteur représente à peine 10 % de leur marché, très loin derrière l’informatique et la téléphonie en pleine croissance de nouveau depuis 2020.
Ces pénuries de composants électroniques se traduisent depuis le printemps 2021 par des interruptions de chaînes de production, avec parfois des décisions prises à très court terme, occasionnant en cascade une désorganisation pour l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur. Dans un secteur où la planification est le maître-mot, cette situation est sans précédent. Tous les constructeurs sont impactés. Ces tensions sur les approvisionnements sont inédites pour le secteur par leur conjonction, leur ampleur, leur caractère imprévisible et leurs effets sur le long terme.
C’est toute la supply-chain de la carrosserie construction qui est impactée par cette situation avec un corollaire évident : le surenchérissement inexorable et durable des tarifs des véhicules. De fait, de multiples facteurs concourent à mettre le véhicule à usage professionnel sur une trajectoire tarifaire significativement à la hausse. La transition énergétique de la mobilité professionnelle impose un renouvellement accéléré des flottes dans un contexte de tournants technologiques majeurs, singulièrement en matière de motorisation.
Or, les technologies mobilisées pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont très logiquement plus onéreuses que des technologies d’évolution. Cela d’autant plus que les constructeurs sont amenés à explorer plusieurs alternatives avec des volumes de production qui dépendront de l’usage des véhicules. Les études menées à ce stade par les différentes autorités publiques attestent que les solutions émergentes peinent à ce stade à trouver un modèle économique comparable à la solution diesel aujourd’hui ultra-dominante.