MARSEILLE : Publication des premières analyses régionales de l’enquête CoviPrev
Depuis le 23 mars 2020, Santé publique France mène l’enquête CoviPrev en population générale afin de suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l’épidémie.
Les points clés
Adoption des mesures et comportements de protection
Diminution de l’adhésion aux recommandations de distanciation physique et augmentation des comportements sociaux à risque dès la levée du 1er confinement (mi-mai) et jusqu’à mi-septembre 2020.
Relâchement des comportements de prudence ayant probablement contribué à la reprise de circulation virale au cours de l’été 2020, son accélération en septembre, avec la reprise des activités scolaires et professionnelles, et conduit à la survenue de la 2ème vague de la pandémie à partir d’octobre 2020.
Moindre adhésion aux mesures de prévention (hygiène et distanciation physique) retrouvée chez les hommes, les personnes âgées de moins de 35 ans, celles ne présentant pas de risque de développer une forme grave de Covid
-19, ou celles ayant un faible niveau de littératie en santé.
Santé mentale
Depuis septembre, dégradation globale des indicateurs de santé mentale chez les participants aux enquêtes
CoviPrev en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Augmentation des troubles dépressifs (+13 points) déclarés par les participants de Provence-Alpes-Côte d’Azur
entre septembre et novembre 2020.
Des prévalences régionales proches de la moyenne nationale, pour les problèmes de sommeil et troubles dépressifs déclarés par les participants en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Anxiété, problèmes dépressifs et de sommeil statistiquement associés au fait d’être en situation financière difficile, d’être une femme, d’être âgé de moins de 35 ans et d’avoir des antécédents de troubles psychologiques.
Evolution de la Pandémie de COVID-19 en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Situation épidémiologique au 31/12/2020)
Depuis mars 2020 et jusqu’au 31 décembre 2020, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a enregistré :
238 688 cas de Covid-19 ou d’infection à SARS-CoV2 confirmés
21 228 hospitalisations et 3 839 admissions en réanimation dans les hôpitaux de la région
4 837 personnes, infectées par le SARS-CoV2, décédées dans les hôpitaux et Ehpad /établissements médico-
sociaux de la région
CONCLUSIONS
Les enquêtes répétées Coviprev, mises en place par Santé publique France dés la première semaine de confinement en mars 2020 permettent de suivre au cours des différences phases de l’épidémie l’évolution de l’attitude des français par rapport aux mesures de prévention ainsi que des marqueurs de leur état de santé mentale. Cette analyse est déclinée au niveau régional pour la première fois et montre des tendances communes dans l’ensemble des régions métropolitaines mais aussi certaines différences régionales qui pourraient être prises en compte pour mieux adapter les stratégies de prévention au contexte local tant pour le contrôle de l’épidémie que pour la préservation de la santé mentale.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, l’adoption des mesures de prévention a largement évolué en fonction des mesures gouvernementales en vigueur, et sans doute aussi en fonction de la communication sur la situation épidémique et de l’adhésion du public aux recommandations. Aussi, si les mesures de prévention étaient fortement respectées lors du premier confinement, un relâchement important est observé concernant les mesures de distanciation dans l’ensemble des régions dans les semaines qui suivent la levée du confinement, lequel s’est encore accentué durant la période estivale.
Ce relâchement a certainement contribué à la reprise de la circulation virale, amorçant une deuxième vague épidémique plus ou moins précoce suivant les régions durant ou à la fin de l’été. Lors du deuxième confinement, en novembre, tous les indicateurs de distanciation augmentent significativement dans toutes les régions, sans atteindre néanmoins les niveaux atteints lors du premier confinement ; et l’adhésion à ces mesures reste donc perfectible. Au niveau national, l’analyse de la dernière vague d’enquête (janvier 2021) récemment parue montre un maintien du respect des mesures d’hygiène depuis la fin du deuxième confinement, ce qui contribue certainement à la stabilisation actuelle de la situation sanitaire. Le niveau relativement élevé de circulation virale et la progression de variants plus contagieux du SARS-Cov sont néanmoins préoccupants et il est donc important de maintenir et même de renforcer l’adhésion du public aux recommandations. Il est important que chacun comprenne que tant qu’un niveau d’immunité collective suffisant ne sera pas atteint dans l’ensemble de la population française, les mesures barrières et de distanciation sociale restent les principaux moyens permettant de freiner la circulation du virus SARS-CoV-2 et d’en réduire l’impact sur le système de soins et la mortalité.
La santé mentale des personnes interrogées montre dans toutes les régions une dégradation, notamment durant le deuxième confinement, avec des niveaux élevés d’état anxieux et dépressifs et de troubles du sommeil, notamment chez les femmes, les jeunes adultes, les personnes en situation de précarité, les personnes présentant des risques de développer des formes graves de Covid-19 et les personnes ayant des antécédents de troubles psychologiques. Au niveau national, l’analyse de la dernière vague d’enquête (janvier 2021) récemment parue ne montre pas d’amélioration de la santé mentale de la population, avec des profils similaires de populations plus vulnérables. Il y a par ailleurs des signaux d’alerte concernant la santé mentale des adolescents.
La situation épidémique et les mesures prises pour la contrôler affectent de façon importante la santé mentale de la population, en particulier en termes de symptomatologie anxio-dépressive. Dans ce contexte, il est important de faciliter l’accès aux ressources disponibles en santé mentale
(conseils de promotion de la santé et dispositifs de soutien et de prise en charge) et de diffuser les informations permettant d’y accéder.