SAINT TROPEZ : De La Nioulargue aux Voiles de Saint-Tropez
Patrice de Colmont raconte la Nioulargue à Marcelline.
Durant l’été 1981 à Ramatuelle, Dick Jayson et Jean Rédelé, deux clients du Club 55, un restaurant de la plage de Pampelonne, décident pour s’amuser, après un déjeuner bien arrosé, de s’affronter gaiement afin de savoir lequel de leurs deux voiliers, Pryde, un Swan 44 et Ikra, un 12 Mètre JI, est le plus rapide. En septembre, lorsqu’ils reviennent à Saint-Tropez, Patrice de Colmont, qui a repris avec son frère Jean et leur sœur Véronique l’établissement créé par leurs parents Geneviève et Bernard, leur propose, cette fois, d’aller virer la bouée de la Nioulargue et d’offrir une coupe au vainqueur. L’ambiance est tellement joyeuse que l’année d’après, le défi est relevé avec de nouveaux bateaux, tous veulent participer. La Nioulargue est née. En 1983, afin d’acquérir une véritable notoriété, Patrice de Colmont, accompagné d’Alain Gouedart et de sa bande, se rend à Porto Di Cervo, en Sardaigne, pour convaincre les onze propriétaires des prestigieux Maxi de participer à sa régate. Les Maxi étaient une classe YCAYA de sloops d’environ 70 pieds, 23 à 25 m, appartenant à un club très fermé de milliardaires (Edmond de Rotshchild avec Gitana, Herbert Von Karajan avec Hélisara, Jim Kilroy avec Kialoa…) qui ne régataient qu’entre eux et dans les plus beaux endroits du monde. Charmé par l’énergie de Patrice, ils acceptent. Le pari est gagné.
La Nioulargue devient un événement incontournable réunissant les plus grands noms du nautisme, Éric Tabarly, Bruno Troublé, Alain Gabbay… et les plus beaux vieux gréements, Shenandoah, La Créole, Altaïr, Moonbean… En 1984, Sylvie Bourgeois, toute jeune, rencontre Patrice de Colmont. Ils deviennent immédiatement proches et inséparables. C’est parce qu’elle se souvient avec émotion de cette ambiance extraordinaire où durant les dix jours de courses qui prolongeaient en beauté la saison estivale, où chaque bar du port était le prétexte à des apéritifs qui se terminaient à l’aube et où marins, propriétaires, locaux, touristes, et amoureux de la mer, riaient et s’amusaient comme des fous, à celui qui inventerait la farce la plus drôle comme de déguiser en roi africain futur acheteur d’un Maxi, le monsieur pipi du port qui avait fait la Une de Var-Matin, que Sylvie et Marcelline ont demandé à Patrice de leur raconter comment il a réussi, entre volonté et bluff, ce tour de maître de créer la Nioulargue, accompagné de ses acolytes André Beaufils, Bertrand Suchet, Hervé Nabon, Pierre Harnois dit Pom, Max Bourgeois et Hervé Demongeot.
Malheureusement, en 1995, un accident mortel entre Mariette et Taos Brett sonne la fin de cette course qui sera reprise en 1999 par La Société Nautique de Saint-Tropez sous le nom Les Voiles de Saint-Tropez.
Marcelline l’aubergine une chaîne YouTube de Sylvie Bourgeois