MARSEILLE : Exposition « Local Heroes. Marseille & Berlin »
Dans le cadre de la Biennale d’Art contemporain MANIFESTA 13 à Marseille, le Musée Regards de Provence organise l’exposition « Local Heroes. Marseille & Berlin », labellisée dans le programme collatéral Les Parallèles du Sud.
Cet événement a pour ambition de mettre en scène des regards croisés artistiques, urbains et architecturaux entre Marseille et Berlin et d’illustrer les traits d’union.s. entre la ville et l’habitant, la création contemporaine et l’habitat au quotidien, la couleur dans la ville et dans les ateliers d’artistes.
Il ne s’agit pas d’une exposition de graffitis purs, mais d’une exposition d’art contemporain, d’artistes qui ont acquis leur formation et leur pratique dans la rue. Local Heroes fait référence à la division géographique du monde de l’art entre le domaine institutionnel et la scène parallèle ou souterraine.
Cependant, toutes les positions montrent le langage d’un art jeune, vivant et contemporain qui exige et mérite une visibilité institutionnelle. Bien que le mouvement graffiti se soit étendu des Etats-Unis à toute l’Europe, la France et l’Allemagne font actuellement partie des pays où les scènes sont les plus actives et les styles les plus variés. Les aperçus de leur histoire décrits ici sont très différents et ne sont en aucun cas représentatifs d’un aperçu universel exhaustif. Cette sélection hétérogène montre intentionnellement à quel point l’histoire des graffitis est complexe, en fonction du lieu, de la situation politique et des acteurs individuels.
1UP, Moses et Taps, Rap, Hams, Eliote, Skubb et Ymmot représentent des artistes du graffiti contemporain en Allemagne et en France. Né en tant que manifestation de crise d’une jeunesse, le graffiti s’est répandu en tant que jeu d’aventure pour finalement être révélé en tant que genre artistique : le graffiti est un nid pour des développements artistiques et pour l’inspiration de la désobéissance esthétique.
Les dimensions du graffiti touchent l’architecture, la performance cachée, nocturne et urbaine, des langages secrets et des images visuelles qui sont basés sur des conceptions d’identité sociologique et psychologique.
Grâce à ces dimensions, rassemblées dans cette peinture sauvage, le graffiti est une pratique parfaite pour répondre à ces questions soulevées par le sujet Traits d’union.s. Les « héros » de cette sous-culture se constituent en un monde parallèle et anonyme, une société secrète dans chaque ville. Le phénomène autrefois américain trouve son bastion en Europe, en particulier en France et en Allemagne.
Il n’est pas qu’une catégorie d’art, ni qu’une typographie, c’est aussi une pratique socio-culturelle servant à l’appropriation théâtrale de la ville. Cependant les artistes, qui sont présentés ne peignent pas uniquement dans la rue, ils réalisent aussi un travail de « post-rue » comme le dessin, la sculpture, l’art textile, la vidéo ou même des chaines YouTube. Mais ils trouvent leurs inspirations encore dans la rue, dans l’esthétique de l’illégalité. Leur développement artistique, hors-jeu des académies des arts plastiques et du marché de l’art, reste dynamique, jeune et innovant.
1UP est une équipe Berlinoise d’environ 50 membres qui fait partie des collectifs mondiaux les plus connus, les plus grands et les plus actifs. 1UP fait sans cesse sensation avec le choix des lieux pour ses actions : parfois sous-marines, parfois de grandes épaves de bateaux ou des gratte-ciels abandonnés. Souvent des messages politiques ou écologiques sont noués avec leurs œuvres et leurs actions. Moses et Taps forment le duo le plus connu de l’Allemagne. Ils ont développé le « concept graffiti » en repoussant les frontières du terme du graffiti et de l’art. Ils sont devenus célèbres, entre autres, pour leur installation d’un mur à l’intérieur d’un train derrière les portes ou pour leur marathon « 1000 peintures sur trains en 1000 jours ». Edward Nightingal est un documentaliste photographe de Berlin. Ses photos conservent des actions et performances impressionnantes dans les coulisses du graffiti comme un making-off.
Le graffeur Hams de Marseille transforme les lettres en peintures abstraites et expressionnistes, sur des wagons, sur les façades ou souvent cachés dans des galeries sous-terraines, il peint des expositions entières « in situ ». Il a créé le concept pour le numéro « Graffiti Now! Ästhetik des Illegalen » pour Kunstforum Internationalavec Larissa Kikol.
Le musée Regards de Provence a passé commande pour la production de peintures « in situ » d’Hams et Eliote sur un conteneur de bateaux (40 pieds / 12 mètres de long), installé à l’extérieur du musée Regards de Provence, prêté par la compagnie maritime Marfret, partenaire de l’exposition. Deux tôles de containers seront également peintes et placées dans le hall du musée pour faire écho au container à la proue du musée. Le conteneur ne représente pas seulement l’histoire maritime de Marseille, il représente aussi les voyages et leur collaboration internationale dans le milieu du graffiti et de l’art.
Ces œuvres commandées jouent avec les deux éléments fondamentaux du graffiti : l’architecture urbaine et la communication par les signes, les gestes et les langages secrets. Ce méta-niveau s’accroche au concept de base de Manifesta, ce qui rend d’autant plus pertinent la collaboration de Regards de Provence.
Ymmot, artiste protéiforme et vidéaste YouTube, produit notamment à la main des tapis uniques, très colorés. Ses œuvres textiles sont souvent montrées dans des installations rappelant le foisonnement visuel de la ville.
Une préoccupation importante de ce projet d’exposition était de sélectionner des parcours de vie alternatifs. Il montre que les développements qualitatifs et artistiques ne sont pas seulement initiés dans les académies d’art. Le modèle de vitrine d’un parcours linéaire allant du diplôme, de la bourse et de la résidence à une galerie et enfin à un musée n’est pas une nécessité pour laquelle il n’y a pas d’alternative.
La rue, la ville, le mur, la palissade, l’inscription, le graffiti, la lettre…, cet univers aux thématiques plurielles que les graffeurs ne cessent d’appréhender en réalisant in situ leurs créations, a été aussi un sujet de questionnements par de nombreux artistes travaillant dans leur atelier, sans se priver souvent d’importations du réel (arrachage d’affiches sur les murs du métro, palissades en métal récupérées, etc…), qui ont été ensuite reconsidérées dans l’atelier. Ainsi on pourra remarquer que les emprunts à l’univers de la rue, à la présence du mur et à son identité, au questionnement de la lettre, de la typographie et du graffiti, dessiné ou gravé, a été un sujet pour les peintres, et plus généralement les artistes qui en ont fait le propos de leur création, comme a pu l’être le motif du paysage au XIXème siècle. Le réel, où qu’il se présente, est prompt à se rejouer dans l’art. Ce que nous ignorions de la rue nous est redonné à voir de façon éminemment et autrement visible dans l’œuvre des artistes.
En résonnance à ces artistes « Local Heroes » de Berlin et Marseille, et dans la perspective d’ouvrir la réflexion sur le champ des « possibles traits d’union.s. » entre ces pratiques urbaines et celles intimes réalisées entre quatre murs, à la fois éloignées et proches, une sélection d’œuvres d’artistes d’ateliers sera proposée, avec Peter Klasen, R. Hains, A.R Penck, Georges Rousse, Maya Schweizer, Piotr Klemensiewcz, Manoela Medeiros, Richard Baquié, Jean-Louis Delbès,…
L’exposition s’inscrit pleinement dans le calendrier de cette année et illustre la dynamique du territoire et l’incarnation Public – Privé. Le musée va s’attacher à faire rayonner le territoire à l’échelle régionale, nationale et européenne en organisant cette exposition.
Local Heroes contribuera non seulement à la courte histoire de l’exposition nationale du graffiti à travers les jeunes graffeurs talentueux et leurs œuvres surprenantes, mais enrichira également le programme culturel de Marseille à l’automne 2020 pour les citoyens et un public international, étant comme une attraction extraordinaire.
Le commissariat est composée de : Pierre Dumon, fondateur, président ; Adeline Granerau, directrice ; Larissa Kikol (Allemagne), critique d’art, lauréate du concours international « Talents » de C/O das Amerikahaus Berlin pour la critique d’art, éditrice de Graffiti Now – Ästhetik des Illegalen 2019 chez Kunstforum International, résidence d’exposition au Goethe Institut Marseille ; Bernard Muntaner, curator, critique d’art ;
L’association Regards de Provence remercie :
Les artistes : Richard Baquié, Alexandre Bavard, Roger Blachon, Jean-Charles Blais, Collectif 1UP, Henri Cosquer, Jean-Louis Delbès, Eliote, Yves Gallois, Simone Häckel, Raymond Hains, Hams, Myriam Jonas, Peter Klasen, Piotr Klemensiewicz, Lhomme Tommy, Manoela Medeiros, MOSES & TAPS TM, Edward Nightingale, Guillaume Pellay, A.R. Penck, Fabien Rap Azou, Georges Rousse, Maya Schweizer, Lionel Scoccimaro, Skubb, Jean-Jacques Surian, Aurore Valade ;
Les prêteurs : Le FRAC Provence-Alpes Côte d’Azur, Le Fonds Communal d’Art Contemporain, Le MAC Marseille, La Galerie David Pluskwa, Marseille, La Galerie Najuma, Marseille, La Galerie Chloé Salgado, Paris, La Galerie Lucie Klener, Berlin ;
Les partenaires : Manifesta 13 Marseille ; La Compagnie maritime MARFRET ; Les Peintures PEBEO ; L’École des Beaux-arts de Berlin ;
Les institutions : La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur qui est partenaire de l’exposition. La Ville de Marseille ; Le Département des Bouches-du-Rhône.
Informations pratiques et Visites Musée Regards de Provence Ouvert du mardi au dimanche.
Billet expositions temporaires : Plein Tarif : 6,50€. Tarifs réduits: 5,50€ – 4,70€ – 2,00€.
Billet couplé expositions temporaires & scénographie permanente : Plein Tarif : 8,50€. Tarifs réduits 7,50€, 6,50€
Visites commentées hors groupe : tarif d’entrée + 6€ /pers. (hors groupe), le mardi et samedi à 15h sur réservation.
Visites commentées pour groupe : tarif d’entrée + 6€ /pers., tous les jours sur réservation.
Visite commentée gratuite hors groupe le samedi à 10h30, hors droit d’entrée sur réservation (6 à 25 personnes).
Inscription sur réservation au info@museeregardsdeprovence.com ou au 04 96 17 40 40 Musée Regards de Provence, Allée Regards de Provence, 13002 Marseille